Poids plume
- edithrchd
- 11 déc. 2021
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 mars 2022
Juillet 2021
Quand les misères tant m’acculent,
Qu’chaque travail me parait tentaculaire
Quand l’de-mon est une enclume quand j’me demande si tout ça sert
Quand mes ailes ne sont que plomb quand dans mon cœur ça se serre
Quand je sens qu’on me déplume, et c’est pas rare pour être sincère
Moi j’ai qu’une corde à mon arc contre la brume contre le dark
j’ai qu’un remède qui l’annule, une p'tite bougie qui s’allume
Une fleur sur le vieux bitume, quand j’étouffe quand on m’enfume
Moi je me déleste de mes maux pas les mots de ma plume
J’écris pour faire revenir l’été dans mon corps hiver
Toi tu cris tu vocifères, c’est pas sot mais j’sais pas faire
Mes doigts sont souvent bavards mais ma bouche à tendance à s’taire
Je panse mes déchirures à l’aide d’une feuille de papier
Mon soutien quand j’ai pas pieds
Quand j’fais pas l’poids
Quand j’me sens le pion du damier
Pas besoin d’penser j’en suis sûre
Je n’suis rien sans l’écriture
Alors même si je ne suis ni Rimbaud ni Baudelaire
Ecrire m’éloigne du tombeau et m’rappelle que c’est beau de l’air
Une grande expiration pour chaque note d’inspiration
Trouver une rime c’est ma ration, amplifie mes palpitations
Quand les misères tant m’acculent,
Qu’chaque travail me parait tentaculaire
Quand l’de-mon est une enclume quand j’me demande si tout ça sert
Quand mes ailes ne sont que plomb quand dans mon cœur ça se serre
Quand je sens qu’on me déplume, et c’est pas rare pour être sincère
Moi j’ai qu’une balle dans l’chargeur, contre le brouillard la noirceur
Un feu follet minuscule, un p’tit poids dans la bascule,
Un bonbon contre l’amertume, quand on m’emmure qu’on m’entube
Moi j’me déleste de mes mots par les mots de ma plume
Longtemps j’ai tout cadenassé
Pensait qu’mes 16 étaient comme moi des casaniers
Puis un soir on s’est posés, eux et moi autour d’une 16
Ils m’ont dit « on est pas à l’aise, dans ce tout petit dossier
Si comme tu le dis pour toi on est des médicaments
Ne crois-tu pas qu’c’est égoïste
De croire qu’y a que toi qu’est triste ?
La misère touche ici-bas, un bon nombre d’âmes errantes
Tu pourrais avec ton encre leur distribuer tes ordonnances
un antalgique une dose magique une accalmie
Comme un vaccin un petit rappel qu’il n’y a pas qu’elles qui s’ennuient »
Après le que-cho passé
De voir mes sons jacasser
J’regarde ces rimes amassées
Et je me demande pourquoi je n’y avais jamais pensé
J’ai toujours considéré mes textes en tant qu’exutoire
Mais leur message n’existait que dans mon petit tiroir
Pas de portée pas de destinataire
Pas de possibilité d’jeter une bouteille à la mer
Mais peut-être qu’une personne sur terre
On est 7 ou 8 milliards
En écoutant c’que j’déblatère
S’y retrouverai comme dans un miroir.
Donc si en m’écoutant parler
tu t’dis qu’ces mots t’ont touché
Saches que j’écris d’abord pour moi
Quand j’fais couler l’chagrin d’mes doigts
Mais quand la tempête est passée
Que j’ai retrouvé des couleurs
J’vais mettre à té-co la pudeur
Pour kicker du mieux qu’je peux hors de ton corps toute la douleur
Quand les misères tant m’acculent,
Qu’chaque travail me parait tentaculaire
Quand l’de-mon est une enclume quand j’me demande si tout ça sert
Quand mes ailes ne sont que plomb quand dans mon cœur ça se serre
Quand je sens qu’on me déplume, et c’est pas rare pour être sincère
Moi j’ai qu’un tour dans mon sac, contre l’orage qui me frappe
Une goutte d’eau dans mon désert, contre la famine un dessert
quand du clown j’ai le costume que tout autour m’importune
Moi j’me déleste de mes maux par les mots de ma plume
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