Las
- edithrchd
- 11 déc. 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 mars 2023
Décembre 2018
Pour les paumés j'veux caler un son
Pour ceux qui la journée se traînent en caleçon
Pour ceux qui sont plats, pour ceux qui sont las
Pour ceux qui sont pas là, posés sur leur matelas
A qui on répète essaye de te bouger
Mais qui peinent déjà à essayer d'essayer
C'est plus qu'une flemme, c'est un coma
Intellectuel, existentiel, le néant quoi
T'es pas déprimé mais t'imprimes plus
Ça fait longtemps qu't'as capté qu't'etais pas l'élu
Le taf les cours peu importe, y a rien qui te transporte
Rien qui vient contredire le malheur qui hurle à ta porte
Tu regardes souvent les autres, le monde qui va mal
Mais tu ne fait pas grand chose à part te miner le moral
Tu es écologiste, progressiste, féministe et pacifiste
Mais tu ne le montres qu'a 4h du mat en chantant 'résiste'
Tu n'as jamais connu la misère, la galère
Tu n'as jamais vécu dans un pays en guerre
Tu n'as jamais travaillé et tu es déjà lassé
Tu as abandonné des projets que tu n'as pas commencé
Tu sais que tu fait partie des gens les plus chanceux
A qui la vie a souri dès que t'as débarqué dans l'jeu
Pas capable d'affronter une vie que tant tueraient pour avoir
Pas capable d'avancer sur une route pavée d'ivoire
Tu n'es pas seul et c'est ce qui te fait tenir
T'as une famille et des potes pour te soutenir
Mais tu leur en parle pas, tu te sens pas légitime
A parler de ta peine alors qu't'es pas une victime
Tu te dis souvent 'cette fois ça y est
Je plante les piquets de ma vie à grand coup de maillet'
Mais le sol est trop dur, le vent souffle trop fort
Tu rentre chez tes darons avant d'avoir fait le moindre effort
Tu vois des gens qui triment pour un salaire misérable
Qui négocient aux allocs avec des gens exécrables
T'essaie de compatir mais tu te sens si minable
D'avoir rien eu à faire pour mettre du pain sur ta table
T'es né au bon endroit et t'es allé nulle part
T'as regardé ta vie passer sans jamais y prendre part
Tu veux mais tu ne le fait pas, la léthargie s'empare de toi
Chaque fois que t'essaie de dresser des remparts
A ta tristesse
A ta détresse
A ton malheur que seul toi intéresse
T'es outré mais tu ne manifestes pas
T'es engagé mais tu n’écris pas
T'es utopiste mais tu broie du noir
Tu es triste, qui va te croire ?
A ceux qui sont las sans aucune raison
A ceux qui ont tout mais qui regardent passer les saisons
Je peux rien faire d'autre que vous caler un son
Assise dans mon fauteuil et sur mon caleçon
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