Poli métro
- edithrchd
- 7 juin 2024
- 3 min de lecture
Juin 2024
Les portes bipent tu penses aux doigts rougis ; à la détresse du lapin et tu te sens coincé·e très fort
Ici personne sourit sauf le BN écrasé au fond te ton sac et la meuf de la crème anti-âge
37% des 12 interrogées trouvent le contour de leurs yeux plus frais dès le 1er réveil ; tu touches machinalement ta tempe sèche de crème pour acné et tes 3 cheveux blancs
La barre est moite texture angoisse ; les limites corporelles franchies en silence
Tu catalogues malgré toi tous ces sexes imposés et mesures ta chance qu’ils n’aient pénétré que ton œil
Pour déboucler tu penses à la pole serrée entre les cuisses de ton amanX ; tu gémis dans la foule ta pensée trop profond dans ta chatte
Tu tousses pour te donner une certaine contenance
Ton casque de riche t’isole du râle du SDF et de l’air sous les rails ; tu penses à celleux tombé·es~sauté·es du quai ; aux yeux des conducteurices injectés de leur sang et à cellui qui s’énerve derrière saon cravatailleur ; son temps perdu comme ultime offense
Changement Gare de l’Est pas de couloirs c’est en face ; tu voudrais oublier tes images dans le train précédent mais il faut partir avec tous ses bagages
La team des démineur·ses a fait sauter un cerveau suspect et un BN qui faisait la gueule
2ème train c’est le moment de la journée – l’un des
Où tu lis frénétiquement les mêmes lignes en boucle tente de te recontenir dans une phrase dans une phrase te recontenir en boucle tu tentes dans une phrase de te reperméabiliser un peu de te ramasser en boucle de ramasser à la passoire des lignes la sueur qui déborde de ton siège violet tu tripotes frénétiquement ton marque page Veratran 5mg
Ta jambe frétille tu t’envoies un signal clair : tes membres sont toujours attachés ensemble
Tu écris dans les marges du livre à 1 phrase. Tu écris en pointillés de bord de quai ; la distance nécessaire est celle qui te sépare des rails /Mind the gap/
Jointures serrées dans les couloirs, ton porte-clés prizee en poing américain, relicat d’une époque où tu pensais viol = couloir sombre ; pas une chambre d’enfant. Tu traces comme poursuivi·e, ton ombre est à la traine est restée piétinée par la misogynie d’hier
Dernière étape les escaliers, nouvelles verticales depuis les 1ères chutes tu comptes
Combien de manières de se casser le bras
Le coccyx
Le cœur
En dérapant glissant tombant sautant quelqu’un te renverse te crache dessus t’insultes à mots poussoirs en disant fuck cette fois ça y est c’est ainsi que je me dissous, coup du lapin la nuque en angle droit ; couick mort très fort, en se laissant simplement aspirer pas le vide
Qui appelle les urgences qui détourne le regard que faire tu ne sais plus le numéro pour ce genre de situation
merde
Ah C’est pAs le Bon num ; trop tard tu veux un enterrement sans flics et sans histoires
Ta grand-mère bourgeoise enlacée par tes 4 amoureuXes
Qui vient qui dit quoi qui s’en fout qui pleure qui boit à s’en déchirer la moelle
Qui reste en fond de scène pour laisser fantasmer ta vie secrète ; lunettes noires et dramaqueers
Finalement le haut des marches ; la fin de l’accident
tu refais surface avec ta horde de zombies, dégueule par la bouche sur le rond-point
les rubalises au vent viennent embrasser les grillages ; les marelles à la craie se déparéidolisent ; la meute se dissous et rentre à la soupe
Tu inspires grand
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