Voyage en Italie
- edithrchd
- 11 déc. 2021
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 mars 2022
Mai 2014
Poèmes rapportés d'un voyage de classe à Florence et à Sienne en première.
Sensations
Marchons sur tous les ponts qui transpercent l'Arno
Courons les avenues et longeons les bistrots
Survolons les palais, églises et musées
Arpentons les pavés de la ville animée
A Florence un pas fait n'est pas un pas perdu
A Florence un pas fait est un pas suspendu
Observons les églises et leur ciel bleu d'étoiles
Admirons la beauté des plus divines toiles
Fascinons-nous devant la cité renaissante
Regardons les jardins et les roses naissantes
A Florence un regard n'est pas posé en vain
A Florence un regard est un regard divin
Entendons le fracas des sabots sur le sol
Écoutons le refrain du peuple qui s'affole
Oyons le hurlement de l'enfant qui grandit
Percevons le bruissement de la fleur épanouie
A Florence un son ouï est comme milles voeux
A Florence un son ouï est un son fabuleux
Allégories du bon et du mauvais gouvernement et ses effets à la ville et à la campagne
Pourquoi le monde entier n'est que chaos et peine
Lorsque la clé de paix est gravée en ces murs ?
Pourquoi le monde entier n'a-t-il pour seule masure
Que des murs entachés de blessure et de haine ?
Durant des siècles entiers de milliers de curieux
Sont venus admirer sans n’y comprendre rien
Le message que l'auteur aura laissé en vain
Puisque la paix sacrée ne règne qu'en ce lieu.
Mais les hommes amusés s'imaginent parfait
Pensent que ce démon n'est que présage grotesque
Que jamais leur contrée ne sera sur la fresque
Et préfèrent contempler le côté qui leur plait.
Et c'est ainsi qu'alors mensonge et vérité
Se font face en un lieu aussi beau que trompeur
Où la gêne se mêle à une infinie peur
Que son gouvernement ne soit pas l'espéré.
Florence
Frayez-vous un chemin dans l'étroite ruelle
Laissez-vous donc guider par l'odeur alléchante
Observez tout le charme des rues commerçantes
Rêvez tout éveillé dans la ville si belle !
Errez pour contempler les rives de L'Arno
N'oubliez pas d'abord de gravir la colline
Car vous trouverez mosaïque byzantine
Et toutes les merveilles de San Miniato.
Sienne
Soleil et volupté s'assemblent à l'été
Illuminant la vie des passants de tout âge
Emerveillés de voir deux des plus beaux ouvrages
Nés pour différencier politique et clergé.
Ne sont-ils pas somptueux ces monuments gothiques ?
Etre beau est pour sûr un moyen d'être unique.
David
Beaucoup de vrais génies ont tenté mais en vain
De tailler d'un seul bloc un David achevé
Mais le marbre est fragile, étroit et fissuré
Impossible à sculpter avec humaines mains.
La pierre solitaire se meurt dans une grange
"Pas un seul façonneur ne pourra s'en sortir"
Voilà ce que la foule n'a cessé de mugir
Mais nul n'avait pensé au divin Michel-Ange
C'est alors qu'en trois ans de labeur acharné
La passion se mêla au talent, à l'envie
De faire un combattant prêt à ôter la vie,
Prêt à vaincre Goliath pour sauver sa contrée.
La force de Florence est née de cet ouvrage
Car à chaque fissure un muscle a fait surface
Chacune des faiblesses est devenue menace
Le plus petit des hommes est aussi le plus sage.
La Naissance de Vénus - Boticelli
"Regarde-le, Vénus
Comme il est fasciné
Il regarde Bacchus
Et semble émerveillé"
"Je ne peux te parler"
Répondit la déesse
"Je ne peux pas bouger
J'en ai fait la promesse.
Mon peintre m'a contraint
De rester pour toujours
Sur cette toile en lin
Pour graver son amour
Mais vraiment je suis lasse
de naître infiniment
Je veux que ma vie passe
Comme passe le temps"
"Arrête de maudire
Le grand Botticelli"
Rétorqua le Zéphyr
En poussant un grand cri.
"Nous sommes, mon amie
Emprisonnés peut-être
Mais la vie est ici
Pas derrière la fenêtre.
Comment survivrais-tu
Dans le monde sauvage
Toi qui entièrement nue
Est née sur le rivage ?"
"Mais Zéphyr je me meurs !
Toi tu as ta Chloris
Moi je vis dans la peur
D'être comme Narcisse.
Mais le miroir c'est eux
Ils forment mon linceul
Si mes traits sont somptueux
Pourquoi suis-je si seule ? "
Les Jardins de Boboli
Allées, place, fontaine ou somptueux jardin
Cet endroit hors du temps n'est pas feuillage sans fin.
Chaque soir à minuit lors de la fermeture
Le marbre et la pierre terrassent la verdure.
Tous s'animent en un bal où l'obélisque est roi.
Il trône, silencieux, et observe sans voix
Le calme et la lenteur des danseurs aguerris
Qui enchantent buissons, branches et pissenlits.
Et pour ne point troubler cette étrange assemblée
La musique n'est jouée que par le vent d'été
Et lorsqu'alors le jour chasse la poésie
Le Neptune épuisé rassemble sa patrie.
Tous regagnent leur place en un geste d'errance
Et font face le jour au peuple de Florence
Attendant silencieux que sonne le clocher
Attendant patiemment d'être enfin délivrés.
Côme 1er de Médicis
Décoré de besants
Le blason est partout
Montre qui est puissant
Et qui détient le sou
Famille de banquiers
Ils contrôlent tout l'or
Mais doivent s'exiler
Pour éviter la mort
Mais même les puissants
Sont soumis au destin
Lorenzo est vivant
Mais pas feu son cousin
Règne alors sur Florence
Côme premier du nom
Qui par son excellence
Apaise les tensions
Il domine la ville
Et mène les batailles
C'est un tyran habile
Qui déploie ses murailles
Mais loin d'être un ignare
Côme est un passionné
De manuscrits et d'arts
Qu'il se plaît à payer
Entouré de virtuoses
Il rassemble les toiles
En un musée grandiose
Qui deviendra étoile
Renaissance
Artistes renommés venez tordre ces corps
Profitez de la nuit pour ne pas être vus
Ajoutez, je vous prie à ces divines rues
Un David, un Persée, un lion ou un centaure
Courez donc mes amis, ne soyez pas troublés
Je vous dis que demain l'Italie toute entière
Se précipitera devant vos peaux de pierre
et hurlera que l'art est à son apogée
Vous deviendrez les dieux d'un nouveau mouvement
Né de l'antiquité et nommé renaissant
La vie parait soudain sous d'autres perspectives
Les statues dénudées sortent de la pénombre
Les portraits agités ont maintenant une ombre
Vous peignez le malheur d'une nuance vive
Glande
La joie d'un être humain se sait à sa patience
Lorsqu’après dur labeur il se repose enfin
Pour savourer sans fin quelque moment d'errance
Et oublier un temps le travail quotidien.
J'observe longuement la foule qui se presse
Visiteurs, étrangers ou bien hommes d'affaires
Je souris bêtement car je sens leur détresse
Je souris bêtement car moi n'ai rien à faire
Pourtant dans quelques temps il faudra repartir
Se mêler forcément à l'incessant chaos
Mais l'instant est propice et l'envie de dormir
Se mêle aux pavés froids et au soleil si chaud.
Alors le temps s'éloigne et peu à peu s'arrête
Je sens le peuple autour mais ne peut lui parler
Le chaos vit toujours mais n'est plus dans ma tête
Au moins pour un instant je me sens reposée.
Mollets
Le monde aime les seins les muscles et les fesses
Les formes décharnées sans défauts et sans graisse
Mais tous ont oublié qu'il existe une place
Où la beauté se joint à une infinie grâce
Les formes sinueuses de ce couple étonnant
Confèrent le sex appeal le plus beau le plus grand.
S'ils sont découverts alors ils illuminent
La plus sombre des nuits la plus grise des mines
Alors si vient un jour où la beauté n'est plus
Où le monde et les hommes vous semblent corrompus
Rappelez-vous qu'il n'est poésie plus sublime
Que l'image sensuelle des mollets de Maxime.
Berceuse pour un groupe
Entendez vos murmures
Peu à peu s'évanouir
Entendez le silence
Peu à peu s'épanouir.
D'habitude bavards
La nuit vous a happé
Vous d'habitude avare
La nuit vous partagez.
Vous partagez vos rêves
Sans même le savoir
Vous vous offrez une trêve
Endormis dans le noir.
Vous semblez bien paisibles
Rien ne peux déranger
Ce sommeil invisible
Vous êtes hors de danger.
Quand le jour sera là
Vous vous éveillerez
Vos rêves, ils seront là
Mais vous les cacherez.
Car ils ne sont qu'a vous
Et vous ne pouvez nier
Que certains sont tabous
Mieux vaut les oublier.
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