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Fragments

mars 2024

Textes rédigés lors des ateliers Langue de Lutte

Thème : fragments


Pas retravaillés


Inspirations (entre autres): Milène Tournier, Joyce Rivière ; Miel Pagès


5 personnes assises, œil fuyant dans la salle d'attente.

Iels ont comme moi des slips en papier et des charlottes ridicules.

Chacun un dossier kraft à la main; marqué rouge Important

Nous sommes les agents secrets un peu pétés du bloc opératoire.



Un 10/20 en maths traîne par terre ; une copie double de 4ème B

C'est fou, hier encore le trottoir portais des couches



La caissière rit car elle trouve que le client suivant ressemble à Michel Fourniret.

Et toi, quel est ton serial killer totem ?



Le stationnement est devenu payant cette nuit

Les chats en ont eu marre qu'on leur bouffe le trottoir



Madame , monsieur, au fond peu importe

Mais la caissière encore elle le voit autrement

"C'est votre voix aussi, on comprend rien"

Comme si un examen assidu de mes cordes vocales pouvait débinariser le monde



Tous les jours presque dans ma tête

La patrouille des éléphants

Ça prend de la place je me dis c'est logique




Je me demande qui du monde ou de moi cèdera le premier

A la fin, il n'en restera qu'un



J'entends fais le sans envie

C'est le mantra de ma grand-mère

à qui j'aimerai offrir des petites échappées et rendre des années de souhaits tus



Celles qui sont à une braise du craquage intégral

Brûler brûler brûler



Il sentira quoi le monde quand tu ne seras qu'un souvenir de fleur ?



Seulement deux choses existent sur terre :

Les gnocchis et les allumettes




J'ai vu le pommier en fleurs, j'ai pensé

on l'aura toustes notre heure éclatante

on l'aura toustes notre fin tragique, dévorés de part en part par les vers



J'ai vu l'oeuf écrasé au fond de mon sac

Matière visqueuse ; jaune allongé entre les pages du livre

J'ai pensé j'aurai dû acheter du lait, de la farine, du nutella

Et emporter mes crêpes sur mon dos en balade



Il n'y a que les bonnes copines hétéro

qui n'ont pas peur de se tenir la main dans la rue



Le rôle de la peau c'est de me contenir.

C'est de ne pas me laisser me déverser sur le pavé.

Sans elle je m'éparpille, sans elle je coule on n'y comprendrais rien; sans elle c'est le contenu de mon estomac comme nourriture pour les pigeons, mes os qui dégringolent en s'entrechoquant, font trébucher les passants qui se contiennent, eux.

Sans ma peau pour tout garder en place il n'y a plus de garde-fou, plus de barrières pour empêcher les mètres d'intestins de faire suffoquer mon cœur, plus personne pour dire à mon cul de cesser d'envahir ma tête.

Le rôle de la peau c'est de me désolidariser du monde, je ne veux pas qu'il me pénètre il est trop souvent à la limite de ce que je peux endurer.

Il faut demander, putain, avant de s'enfoncer en l'autre

Merci ma peau de me donner un bord.



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