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De rage et d'espoir

Textes écrits lors de l'atelier Langue de lutte de juillet

Pas retravaillés


A partir d'un poème de Mag Lévêque dans Les coupables innocentes

-> "Nous avons assez de rage et d'espoir pour soigner ce qu'il reste"


Nous avons assez de monde

Assez de temps

Assez d'anxios et de poèmes

Nous avons assez de sexe et d'alcool

Pour soigner ce qu'il reste


Nous avons assez de confiance et nous courons assez vite

Nous avons assez d'allié·es

Nous sommes suffisamment capables

Nous avons assez de colère et assez d'envie

Assez d'amour et de café

Assez en commun et assez à dire

Pour soigner ce qu'il reste


Nous avons assez d'anxios et de poèmes pour soigner ce qui peut l'être, pour se recontenir pour sortir entier dehors et pouvoir y laisser des petits bouts à coller sur les murs. Nous avons assez de patience et assez de certitude pour répéter l'opération encore et encore


un xanax un sandwich une révolution

Un poème une sieste un soulèvement


Nous savons déjà nous organiser nous savons déjà nous battre et nous savons déjà nous soigner, l'heure n'est plus à l'apprentissage mais à l'exécution du plan et celle des fachos.


Nous sommes assez nombreux et nous avons assez de preuves que nous sommes du bon côté, nous ne sommes pas si fragiles, et quand nous le sommes, nous avons assez d'anxios et assez de poèmes.


C'est une minute qui ne ressemble pas à la précédente, la suivante n'existe pas.


C'est un espoir fugace qu'il n'est pas trop tard; tu n'as même pas le temps de le formuler il est déjà parti


C'est une minute qui ne ressemble pas à la précédente, la suivante n'existe pas.


Celle-ci est humide ton lit trempé tes joues rivières une seule question: y aura-t-il une autre minute


C'est une minute qui ressemble à la précédente et celle d'après aussi et celle d'après aussi et celle d'après aussi; quand tu en sors tu es surpris il est déjà plus tard


Quand le soleil est couché les intervalles sont plus longs les heures s'enroulent lentement et permettent une certaine impression de stabilité. Y aura-t-il une prochaine heure; les minutes sont acquises.


L'idéal serait de dormir; le plan consiste à traverser le temps sans qu'il ne t'anéantisse


C'est le matin et la minute ne ressemble pas à la précédente, ton corps palpite du saut vertigineux qu'il vient d'opérer sans te consulter. Le sommeil petite mort qui ne laisse pas présager de suite. Le matin petite mort qui ne laisse pas présager de le sommeil.


Les minutes commencent à toutes se ressembler et elles n'ont plus la brillance d'autrefois. Où sont les interstices où sont les variations où sont les légèretés qui flottent au bord de ta mémoire vacillante


La peur a un drôle de pouvoir sur le temps et tu ne trouves pas ça drôle du tout


Où sont les victoires où sont les jours meilleurs et s'ils ont disparu dans les minutes mortes alors

ces jours-ci doivent être devenu les jours normaux


Si c'est ici le nouveau 0 la nouvelle base le référentiel neutre alors tu n'es pas sûr de vouloir voir ce qui se cache derrière la prochaine minute.



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