Atelier 14/01
- edithrchd
- 15 janv.
- 1 min de lecture
Rédigé lors de l'atelier hebdomadaire Mange tes mots
A partir de poèmes de Vénus Khoury-Ghata
Janvier rougit d'avoir trop contenu
les viandes grasses les secrets les bruits de
bouche
les femmes ont cuit ont rosé ont subi ont saucé ont acheté assaisonné surveillé blanchi bouilli bouilli mais pas découpé non
les parades de salle à manger sont déjà réservées
la photo du poulet du patriarche fièrement morcelée
les femmes ont disposé mixé gratiné plié lavé
les hommes les lauriers
Y a-t-il assez de fête pour écarteler les membres de la volaille et de la famille
Qui amènera les pantoufles et donnera la patte
Quel horizon pour celleux qui n'ont leur place que sous la table ou dans la placard à serviettes
Quel nouveau grincement pour un hiver prochain qui aura eu raison de ses racines
Sera-t-on plus heureux plus capable moins embarqué malgré soi dans ce bal absurde
Quand nous nous serons partagés l'argenterie et les larmes
Janvier retrouve son silence conscrit
Les voeux déjà fanés
Le gui déborde des camions poubelles
avec l'épicéa
avec la boule au ventre
Elles n'eurent pas d'enfants et ils n'eurent pas de pantoufles
Et dans plusieurs hiver
Après plusieurs janviers coton
iels s'assoupiront côte à côte sous le noisetier
chacun·e serrant fort contre soi sa cuillère à pamplemousse
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