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A nos enveloppes contradictoires

Dernière mise à jour : 11 mars 2024


A celles qui du fond de leurs doutes

Ont fait taire les miens suffisamment longtemps

Pour exister dans les interstices



Début

Étire-toi

Sois ce pantin aux trop longs membres

Sois éternel

Toi tu m’apportes l’intense légèreté

La douce intuition que tout est possible

Que tout dure

Que la tendresse s’est concertée et a dit

« C’est son tour »

C’est entre 0 et 1

Que l’infiniment grand se joue


Le reste est banal à conter



Sens, révèle-toi

Dans ton contraire

Martèle-toi de mes erreurs

Martèle-moi des miennes

Piétinons le vide

De nos réelles empreintes

Rappelons-lui qu’il n’est pas

Par définition

Mais nous nous sommes

Par dé-finition

Qu’importe les formes

Et qu’importe les fonds abyssaux

Tout est et vide n’est pas

Comment pourrais-je le craindre


TOUT

FINIT

SAUF

MOI


Je l’attendais

La solution

D’un pied ferme

Paumes fermées

Enfermant

La lueur qui reste

Quand tout s’est éteint

Je l’attendais

Elle est apparue

A mesure que les mots s’étalaient

Me narguant de son évidence

Douce

Simple

Volatile


La solution

Se satisfaire de l’incomplétude

Sans aucun point

.Jamais.


TOUT

FINIT

SAUF

MOI


Oh bien sûr

Elle est repartie

La solution

La constance

N’est pas son fort

J’attends son retour

D’un pied ferme

Paumée fermée

Enfermant

La précédente

La petite lueur qui reste




Piste 1


Tu dis que je

J’essaie de me taire

De ne pas dire que tu

Ça m’énerve quand tu dis ça


Tu dis que oui mais toi

Et que donc je

Mais ça m’énerve quand tu dis ça


Gars

T’en sais rien

Tu dis si


Ça remonte fort dans ma trachée

Ce serait te donner raison

Larmes -> J’ai perdu

Cris -> J’ai perdu

Fuite -> J’ai perdu

Bagarre -> J’ai perdu

J’ai perdu j’ai perdu j’ai perdu


Et toi

Je peux faire quoi

Quand tu dis que je

Gars

Jpp


Va jouer plus loin

Au hasard

Sur la 4 voies



Les AutrEs

Entité floue

Modèle

Factice

Support des

C’est comme ça

Les AutrEs

Disent

[Comme ça, qu’elle est trop belle pour moi]

Que l’amour éloigne le grand fracas

Qu’il donne au temps

Un contre-sens

CertainEs disent même

Mourir d’amour


Mourir d’amour

Ou pour ses idées

Ou pour rejoindre le Nouveau Monde

Ça rassure

Mais

Mes amours

Mes idées

Le Nouveau Monde

Rien n’est moins sûr

Je veux mourir de vivre

Sans contradictions

Mourir d’être ou d’avoir été

Sans vouloir plus

Qu’un petit morceau

De ce que je ne peux pas saisir


Chute en avant

Vers

L’inatteignable

Vers

La douceur

Inconditionnelle

Vers un nouveau fragment

De moi-même


Clac clac clac


Je veux croire

Mais je ne crois qu’en le doute

Je veux aimer

Mais je n’aime que la lune

Prévisible

Indémodable

Fiable dans la forme

Autant que dans le fond


La lune que tu vois

Est la même que la mienne

On se disait ça

Pour réduire la distance



AbyssalE



Ton corps est aussi près qu’il est loin

Mornes divagations

Sur une mer silencieuse

Ce drap couvre nos voix d’un voile brumeux

Ta bouche contre la mienne

Les annule

La lune

Comme seule témoin

De nos épais naufrages

Qu’il est lointain le temps de l’accalmie

Ou le temps de l’orage

Si rien n’est dit tout est

Sans adjectif le radeau suit son hasardeux itinéraire

Sur la mer silencieuse

Tout est

Et je te

Et tu me peut-être aussi





La mer s’invite

Dans mon torrent interne

Elle calme autant qu’elle agite

Les égarées de mes cavernes

Et si on y restait toujours ?

S’abandonner à ce son mat

La laisser flouter nos contours

Et diluer notre écarlate

Chaleur pré-natale

Qu’il serait doux

Qu’elle soit fatale


///

Plus rien ne vacille

Sans cendres, sans chaleur

Il est mort comme il est né

Le feu

Petit cri étouffé

Il s’est souvenu

Du fond de son crépitement

Qu’il avait mieux à faire

Allumer une cigarette

Brûler une église

Nos chemins se séparent

Je cours sur des sentiers glacés

Eteint.e

Jusqu’aux nouvelles craquelures



Les yeux ouverts

Quelle est cette brume ?

Depuis quand le monde a cette opacité

Et si

A partir de maintenant

Je ne voyais plus que ça

L’intérieur de mes paupières

Le soir

Avant/au lieu/après

-Je ne sais plus-

De m’endormir


J’entends les matraques des CRS s’agiter

Je sens l’odeur de l’essence

Et celle de son sperme

Je vois les corps en lambeaux

Ruines de massacres auxquels je n’ai jamais assisté


Ma peau entre en

Contact

Conflit

Craies blanches et tableaux noirs


Quand il fait chaud

Mon nez et mes draps se confondent en un

Épais filet de sang

Comme un rappel

Que tout est toujours capable

De me faire imploser

La sueur envahit la pièce

Celle qui coule quand je crains

D’être contraint·e

De fuir


Mon matelas s’ouvre en deux

La pointe des ressorts cisaille mes côtes

Le bois dur des lattes tord ma colonne atrophiée

Crier

Je ne sais plus comment faire

C’est la nuit

Il ne faut pas la déranger

Je disparais sous mes paupières


S’endormir c’est mourir confiant

Qu’on a encore quelque chose à voir avec le monde A


Aujourd’hui, impossible de trouver le sommeil




Depuis cet hiver insoutenable

Elle a froid

Le soleil a pâli

Et revêtu son manteau immonde

Toute chaleur la brûle d’une engelure

Innommable

Elle a froid

Et ne peux confronter l’astre

Et la pluie et le vent chantent aussi leurs horreurs

Et même le Silence

Et surtout le Silence

La touche

De leurs mains sans limites


Elle voudrait se faire particule

Insondable

Mais c’est le monde

Qui à tout instant

La dérobe d’elle-même

Depuis cet hiver insoutenable

Elle a froid



Mon corps a des

Trous

On ne parle pas de pores

On parle de

Portes

Mon corps a des trous

Qu’il est temps de re

Priser

On ne parle pas des trous

Orifices

Œil/anus/narine/vagin/oreille/urètre/bouche

On parle de portes

De

Trous dans les mains/Trous dans les côtes/Trous dans les trous

Mon corps a des

/Trous/

Qu’il est temps de re

Prendre en

Main dans les trous/Main sur les côtes/Main dans les mains

Broder

Amour

Dans les trous

Corps de seconde

Main

Fil dans les

Côtes

Broder

Amour

C’est un peu

Voyant

Un peu

Cacher la misère

Jeux d’aiguilles

Je montre mes

Trous

J’espère du

Fil d’or

Je récolte

Oh ça dépend

Je montre mes

Portes

Je ne suis presque plus que ça

Broder

Amour

Au creux des

Hanches

Chacune son fil

Je me fais toile

C’est toujours mieux

Que de se faire trou

Broder

Amour

Dans les trous

J’y ai cru

Mais ça ne suffit pas

Broder amour

Dans les trous

C’est devenir Amour

C’est toujours mieux

Que d’être trou

Mais

Plus de mains/Plus de côtes/Plus de hanches

Plus de moi

Rien que

De l’amour troué

De l’amour qui

Ne reprend rien

En main/En côte/En hanche

Qui fait simplement de plus petits trous

Dans les plus grands trous


Je deviens la piste du tueur

Qu’on épingle

Punaises et fil

Sur la carte des USA




A toi pour qui j’ai tant tissé

Roulé ma pierre de bout en bas

Je suis ce que tu as défait

Plume sur une mer acide

Corps écorché laissé sur ton rivage

Sur l’autre flanc


J’ai appris


Je me suis faite toile sans proie

Aux deux bouts de ma chaîne



Piste 2


J’avais rdv avec toi

Sous un saule qu’on aimait bien

Quand on n’était pas plus grand qu’un jardin

On l’avait gravé avec des clés de cave


Les jours s’étalent les nuits s’impatientent

Mais du fond de mon ventre osseux

Mes veines se tordent

Je pense déjà au sms

Pardon, je me suis perdue dans moi-même


J’avais rdv avec toi

Tu m’es devenu un reflet insupportable

J’aurai quelques années de retard

Pardon j’ai crevé les pneus de mon bus


J’avais rdv avec toi

J’aurais du simplement refuser

A croire que du fond de mon ventre osseux

Un minuscule récepteur

Voulait

Ressentir

Quelque chose

N’importe quoi


Pardon, te voir est un saut et je ne sais que piétiner, je ne sais que chuter chuter toujours et toi je crains que tu sois l’ancre et le boulet qui m’emportent au fond de mon corps, pardon rien que l’idée de te voir me donne envie de me crever les yeux.


J’avais rdv avec toi

J’ai parcouru la terre entière à reculons

J’aurai quelques années de retard

Pardon, peut-être une autre fois




Ce soir

Le volcan a saigné

L’été s’annonçait pourtant radieux

Elle s’engouffre dans la mer écarlate

Il y fait chaud

Plus rien n’est à sauver

Cendres douces sur la langue qui crépite

L’ancien monde sous le déluge



Elle rit



La terre brûlée

A l’odeur excitante des matins nouveaux




J’ai demandé à la terre

D'écarter les jambes


Si

Et seulement si


Elle accepte


Je me délecterai de l’eau du fleuve mère


Notes à toi-même


Ça va mieux se passer

A chaque fois je me dis ça

Ça va

Mieux se passer que la dernière fois

Et que celle d’avant

Et

Et puis aussi celle-là

Ça va mieux se passer

Pas le choix

Parfois apprendre, c’est rapide, c’est facile,

Pas là

Apprendre c’est trébucher

Se bouffer le ventre

De peur

Ça va mieux se passer

C’est une menace

Qui ricoche contre les parois de ma gorge

Ça va mieux se passer

Que toutes les fois où j’ai dit

Ça va mieux se passer

Toutes les fois où

Je ne me suis pas écoutée

Ne me suis pas obéi

Je me jure pourtant

J’essaie

Je ne me crois pas

Parfois apprendre c’est facile

Non

Ça va mieux se passer

Parce que sinon


Je recule

Reculer

C’est comme trébucher

Mais dans le mauvais sens

Reculer

C’est mourir


Je veux trébucher avec toi

M’étaler de tout mon long sur les pavés humides

Je veux que tu fasses sortir la menace de ma trachée

Que tu en fasses une petite boule ridicule, que tu la froisses

Que tu la manges

Qu’elle se change en

Ça va bien se passer

Ça va bien se passer

Parce que tu n’es pas

Ni elle

Ni lui

Ni la dernière fois

Tu n’es pas

Non plus

Ça va bien se passer

Parce que tu peux t’emparer de mon ventre noueux

Comme je peux m’emparer du tien

Toujours le même compte d’angoisses

Au final

Mais

Tu prends le problème par un bout différent

Tu ajoutes des extrémités

Depuis tant de temps

Il n’y a que de la corde rugueuse


Tu as les yeux

Des débutantes de mon ventre


Ça va bien se passer

Je te crois

Tu me crois

Tu me crois si je te dis que

Je veux courir le long de ta hanche

Je veux apprendre tous tes mots

Et

En créer des centaines d’autres ?

Tu me crois si je te dis que

J’entrevois l’infini dans chacun de tes yeux

Que ça m’effraie mais seulement

Un peu

Et que ça c’est

Vraiment beaucoup


Je veux reconnaître les boucles de tes cheveux parmi la foule qui

proteste

Je veux m’agripper à tes poignets lorsque je me sens faiblir

Je veux t’emmener sur mon dos lorsque le monde est à ma portée

Lorsqu’il est à quelques pas de m’appartenir

Je veux te faire profiter des silences entre deux chamboulements

Dis, tu me crois ?


Tu as peur

C’est normal

Je ne connais pas les demi-mots qu’on susurre

La légèreté depuis toujours m’est étrangère

Peut-être pour ça que

Ça ne se passe jamais très bien

Tu as peur [Pardon]


J’aurai dû me taire

Aurais-je du me taire ?

J’aurai dû attendre

Aurais-je dû attendre ?


Bienvenue dans mon chaos

Pourtant

Je ne veux pas m’excuser de trouver

Des petites joies dans tes mains

Des grandes flammes sur ton front

Des petits tas de possibles dans ton cou

Je sais c’est beaucoup

Mais

Si tu veux

Allons trébucher ensemble

Et peut-être que ça se passera bien


Non conforme


SE DIT DES CHOSES QUI NE S’ACCORDENT PAS, DÉSHARMONIEUSES, NON CONCORDANTES. POURTANT NOUS RÉSONNONS ET NOUS HARMONISONS AVEC TOUT CE QUI CONSTITUE UN MANQUEMENT IMPORTANT AUX EXIGENCES DE QUALITÉ. NOUS SOMMES DÉFAILLANTS OU D'APPARENCE CASSÉS. NOUS NE SOMMES PAS LE PRODUIT DEMANDÉ. POURTANT NOUS PRODUISONS, NOUS DEMANDONS. NOUS DEMANDONS AU STANDARDS D’ÊTRE MOINS EXIGENTS OU DE DISPARAÎTRE. NOUS EXIGEONS À LA HONTE DE CHANGER DE CAMP. NOUS EXIGEONS LA DÉFAILLANCE, LA DÉFIANCE, LA DÉ-FILLANCE ET LA DÉSEXUALISATION. NOUS EXIGEONS EN NOTRE QUALITÉ DE MANQUEMENTS CRITIQUES LE DROIT AUX FAUTES ET À LA PARESSE. LE DROIT DE PAS-RESTER SEUL.E ET LE DROIT AU BRUIT. CARACTÈRE DE CE QUI N’EST PAS CONFORME. AH CA DES CARACTÈRES NOUS EN AVONS. NOUS SOMMES AGITÉ.ES, BRUYANT.ES, AUTONOMES ET ANONYMES, NOS TRAITS SONT ÉPINEUX, ACÉRÉS, FLOUS, FATIGUÉS, NOS CORPS SONT GROS MAIGRES PARSEMÉS DE CICATRICES NOS CORPS SONT NON BINAIRES ONT DES COUILLES ET DES SEINS TOUT À LA FOIS, ET CONSTITUENT UN MANQUEMENT CRITIQUE AUX EXIGENCES DU PRODUIT. NOS CORPS ONT TOUS LES CARACTÈRES ENTRE # FFFFFF ET # 000000 INCLUX.ES. NOS CORPS AIMENT D’AUTRES CORPS MANQUANT AUX EXIGENCES, ILS AIMENT AVEC BEAUCOUP DE BAVE ET DE FOUTRE ET DE POILS OU AVEC RIEN DE TOUT CA, NOS CORPS SONT ASEXUELS OU L’INVERSE, ILS FUSIONNENT AVEC 0 OU 1000 AUTRES CORPS ILS SE LIBÈRENT PAR DES VOIES QUI SONT NÔTRES. NOS PHRASES N’ONT PAS OU PEU OU PLEINS DE PONCTUATIONS ELLES SONT LE FOUTOIR DE NOS PAROLES RANGÉES COMME ON A PU ELLES ONT HONTE DE CE QU’ON LEUR A APPRIS MÔME ELLES ONT PEUR MAIS ELLES SORTIRONT COMME CA. BRUTALES. ET. DALLEUSES. ET ELLES TOURNERONT DANS NOS BOUCHES COMME DES SERPENTS QUI N’ONT PAS VOULU SE RENDRE A L'ÉVIDENCE, N’ONT PAS VOULU S’AVOUER VAINCUES PAR LA RÈGLE IMPOSÉE SANS EXPLICATION. NOUS ZIGZAGUONS EXPLORATEURICES DES LIMITES AUX CONFINS DE L’UNIVERS QUI NOUS A ÉTÉ PRESENTÉ COMME UNIQUE ET INFRANCHISSABLE NOUS SOMMES LES NON CONS LES NON FORMÉS NOUS SOMMES DES MANQUEMENTS MAJEURS NOUS SOMMES DES MANQUEMENTS CRITIQUES NOUS SOMMES ESSENTIELS ET BIENTÔT NOUS SERONS LA NORME OU BIEN LA NORME NE SERA PLUS



A force de virer de bord je coule//interlude


Il parait qu’il faut être fier

J’aurais préféré être normalE

Je n’ai rien à revendiquer

Rien à ranger sous une bannière

Il parait qu’il faut être fière

Je n’aime pas le bruit

Pas les humains

Et lorsque je les aime

Il parait qu’il faut être fier

Je n’ai rien à revendiquer

Je connais les mots

Mais ils m’engloutissent

Comment pourrais-je les écrire

Comment pourraient-ils m’appartenir ?

Je n’ai rien à revendiquer

Rien à ranger sous une bannière

Il parait qu’il faut être fière

Je ne peux pas exister à travers ces mots

Mais ils sont incrustés dans ma peau, sous mes ongles

Dans les yeux de tous les autrEs

Qui pensent que je dois avoir honte

Je ne peux exister qu’à travers ces mots

Je n’ai rien à revendiquer

Rien à ranger sous une bannière

Pas question d’être indifférent

Porter haut sa médaille ou la trainer à la cheville

Pas question d’être indifférente

Je dois être l’affaire de tous

Chacun son mot à dire

Les miens seront

Foutez-moi la paix



Au bout du monde restera la colère



Contradictions

Contre addictions

Je n’ai d’yeux que pour ce qui me tue


Les humains

Les AutrEs [Encore eux]


Qui chantent

Qui nagent

Qui s’aident

Ou qui mangent


Restent prisonniers

Restent faibles

Restent seuls

Restent amers


Et restent inlassablement étrangers de leur Univers.


Je ne vais pas essayer de m’en défaire

Je vais essayer de ne pas m’en défaire

L’amertume

Qui fleurit partout dans les jardinières

La colère

Désorientée

S’éparpille

Mais ne disparaît pas

Flèche à deux pointes

Tourbillonne

Qui sont les monstres ?


Par terre

Pris pour mort ou pour taré

Qui aurait pu s’y préparer


Au fond

Tu as raison

De vouloir sans cesse

Tout.Arrêter.

Amant de la mort

A mort les milices

Ami de malice

Viens pleurer bien fort

De nos peines

Soyons typhons

Ouragans

Tornades

Soyons chamades

Tout ce qui rappelle au monde

Qu’il n’a pas d’états stables

Soyons métastases

A l’origine de l’implosion

Soyons le poison

De nos pleurs soyons typhons

Petite entité

De Brailleurs

Naviguant

De flaque en flaque

En attendant

L’océan

Si l’on produit

Tant de matière

Un jour nous serons l’univers

Et ce royaume

Mer de chair calcinée

N’aura pas besoin qu’on lui explique

Comment faire

Nous serons le désordre

Le carnage que toujours

Nous avons contenu

Nous serons un joyeux et bordélique inverse

Acrobates Ou simplement

Légers

Petits poids

Semés

Agglomérés

Nous étions tas de poussière

Nous serons

Individus


TOUT

FINIT

SAUF

NOUS


Il est beau

Il est plus vert

Il est ailleurs

Il est possible

Le trou noir des lumières

Il est la seule suite

La raison des Cailloux semés

Tout pour le vide


Cet état

Celui de toutes les mues

De toutes les incantations

Toute proche, la formule

Inaccessible

Toute proche, ma formule

Inacceptable


Ni cérémonie

Ni glaïeuls ni chrysanthèmes

A celles qui m’aiment

Réchauffez mon urne glacée

De vos mots

Et si rien ne vient

Elle fait ça, parfois, La Fin

Que vos lèvres cousues viennent agiter mes cendres


Descendre

Plus bas encore

Plus profond

Vers l’infiniment petit

Trouver Sous les petits tas de chromosomes

Le véritable constituant

La vérité

Y en a-t-il une y’en a-t-il pas Où suis-je

Où s’arrête l’enveloppe

Où commence Je

Où finit le monde

Tout finit sauf moi

Oui

Mais qui est-ce

Aussi mystérieuse que mon enveloppe

Monsieur

AH PARDON

Madame

Petite mort

Ta gueule

Toi tu finis c’est sûr


Remonter à la surface

Contradictoire mais pas amphibien

Sans beaucoup plus qu’un petit infini

Un champ probable

Un chant



Piste 3


Je suis celle dont on dit toujours

Qu’elle est un coin de cave obscur

Dont on est sûrs ni des contours

Ni des dedans ni des fêlures

Je suis l’œil flou, le larmoyant

Dont on s’éloigne sans commentaires

La noirceur de leurs scintillants

Je suis fleur fanée d’univers


Et quand je tombe, on s’y attend

Et quand je vole, on ferme l’œil

Je suis emportée par le temps

Et par la fatigue qui me cueille

Je suis de celles sans épitaphe

Visitée par le temps d’hiver

Je suis mystère de cartographe

Je suis fleur fanée d’univers


Je suis l’autre et les celles-ci

Je suis les adieux sans retours

Des oubliées de tout récit

De personne le grand amour

Je suis force faible, invisible

Qui cogne aux coins des hémisphères

Cet orage mat, imprévisible

Je suis fleur fanée d’univers


A lui qui rebrousse chemin

Retourne au berceau de matière

J’aimerais dire, sûrement en vain

Retrouve couleurs et parfums

Laissés le long de mes cratères

Assemble un bouquet des demains

Et offre-les à mes hiers


Et quand au bout ta course folle

Finira, éclats sable et verre

Pense à moi, et aux nécropoles

De ces fleurs fanées d’univers



Un chant pour se rappeler

Que ce trou béant

Ne sert pas qu’à cracher ses pleurs

Fredonner dehors

Sous l’épais camouflage

Capuches d’invisibilités Lever la tête se forcer

Redonner au soleil ce qu’il donne à touStes sans distinctions


En les voyant

Je me suis faite poussière

Minuscule et non adaptée

Je me suis faite prière

Qu’elles nous survivent

Si présentes

Balayant le ciel mâle de leurs elles puissantes


Mes contours flous

Mon corps qui dit le moins possible

Mon bras gauche [à droite]

Mon bras droit [à gauche]

Elles avaient pourtant tout pour me plaire


Inlassablement étrangère

A tout ce qu’elles signent d’un cri libérateur

Je me suis faite prière

Qu’elles me délivrent

L’herbe noircit sous mes pieds

Les cyprès chantent à mesure que je m’approche

J’aurais voulu m’ériger symbole, répandre la solution


Mais je suis traître à mes camps

Lâche et lâchée dans un étang brumeux

Sans choix, sans ailes, sans îles, sans foi, sans autrEs et surtout sans moi.



Elles sont légitimes

Les questions de légitimité

La poésie qui ne se conforme prend sa source dans d’autres placards

Alors elle se conforme

Si j’appartiens je ne m’appartiens plus

A TOUTES MES INCAPABLES

Rien n’est assez

Rien c’est assez

L’inutilité est le seul refuge

Qui donne la permission d’exister en silence


Et les petits bouts de rien trouvent une place pour des yeux inconnus

Et si ce n’est pas assez politique

Pas assez élévateur pour Bon Sang comment sont-elles si sûres ?

Je trouverai Le Pouvoir Dans mon petit Rien Inutile

Traître encore

Aux textes fondateurs des petits hommes blancs

Aux textes destructeurs de celles qui ont brûlé leur bûcher

Traître

Trop en colère pour redevenir saine

Trop apeurée pour sombrer complètement

Il reste les privilèges

Il reste l’amour d’une rime bien ficelée

Il reste la nécessité

De se protéger

D’oublier

De préserver les unes de mon ignorance

Les uns de mon mépris

Au bout plus que la colère

Restera un petit cul mal assis

Qui n’écrit pas plus qu’un petit rien

Dispersé Lassée

De s’excuser en permanence

De n’être qu’un petit cul mal assis



Je me transperds

Me transperce

De peur en paire de part en part

De binaire à bizarre

Je transgresse je transfuge sans pouvoir transcender la grisaille

Pas facile de transfaire de transpenser

De se transplaire à soi

De transplaire aux autrEs

Et pour les autrEs

Trans c’est toujours pire que transparent

Donc je transpire en pire

Je trans peur sans pouvoir transplanter la graine qui me rendra moins translucide

Plus trans

Lucide

Je me transporte mais sans pouvoir me transupporter

Parfois le monde vient transférer ses petits liquides méprisants

Sur mon transépiderme

Transsudation

Par mes trans pores

Et je transpeur encore

Je me sens

Transmutant

Transfrontalier

Transvaseux

A jamais Transversale ou parallèle

Toujours je transpeur mais nous sommes plusieurs

Et pendant que je transcamoufle, que je tâche de m’oublier


Mes transisters

Mes adelphes

Mes transfrères

Partent en transmission prioritaire

En trans

Formation

Le combat est de transmise

Je reste à quai

Tends mon mouchoir

Espère qu’iels dompteront la mer

Qu’iels transCRIERONS

Se feront pirates du transatlantique

Et qu’iels reviendront

Chargées de transpalettes de nouveaux mots

De nouvelles couleurs

Qu’iels auront transmis à mal le cystème cismenteur

Qui toujours

Fait transplaner sans effort une

Dalle de béton rigide au-dessus de nos transmorts

Qui trans(dis)paraissent

350 2020

375 2021

+7%

2022 _ L’année n’est pas finie

Les urnes ne sont pas encore scellées

Devenir un chiffre

Assassiné.E

Pour n’avoir pas été 0 ou 1

C’est pourtant entre 0 et 1

Que se joue l’infiniment grand

Le reste est banal à compter.



Piste 4


Il y a une maison

Au creux de ma ville

Qui me plaît


Parce qu’elle est moche

Cassée

Pleure sa ruine sans s’excuser

Sue son toit par toutes ses portes

Elle dégouline sur le trottoir

On peut presque l’entendre couler


Elle n’est pas vide

Garde précieusement les grondements de ses anciennes vies

S’y accroche

Echo


Elle me regarde fièrement

Se pavane devant moi en m’exposant ses

Articulations claquantes


-Regarde

Je suis là

Au milieu de tous vos spectacles fades

J’accueille les vies dont personne ne veut

Nous nous habitons

Les ronces et moi-


Il y a une maison

Au creux de ma ville

Que je viens écouter chaque jour



Heureusement qu’il reste les jeux, les crêpes, les copaines et la mer




Il reste Tulipe de Sophie Guerrive il reste Cuphead il reste Elodie Petit il reste les Trois Brigands il reste Laurène Marx il reste la brioche il reste la pluie qui tambourine il reste Tetris il reste Luz Volckmann il reste Kiki la petite sorcière il reste les animés il reste le métal bien fort il reste boire à n’en plus marcher il reste fumer quand on sait pas quoi faire il reste le poulet pané il reste les siestes d’après-midi il reste les amoureuses qui sont là quand on ne s’y attend pas il reste le café il reste l’odeur des livres il reste le théâtre il reste les fauteuils trop profonds il reste les écrans et les murs blancs qui attendent d’être remplis il reste les carrelages froids contre les corps chauds il reste les marques quand on s’est serrées trop fort il reste la paresse il reste les cartes du monde il reste les plantes qui n’attendent rien d’autre qu’un amour simple il reste les trajets en train il reste le karaoké et le lipsync il reste les adelphes qui performent il reste les œuvres qui visent juste là où on avait besoin d’être touchéE il reste les balles qu’on lance pour la seule certitude qu’elles retomberont il reste les chats il reste l’odeur des croissants et celle du bitume mouillé il reste l’essence pour nous faire rêver à l’ailleurs il reste l’excitation d’un couteau bien aiguisé il reste la rime qui se tord et parle toute seule il reste la nuit qui danse avec les lampadaires il reste les villes plongées dans leur incessant vacarme il reste la Bourgogne et la Bretagne il reste les étoiles dont on oublie en permanence le nombre il reste les morts qui nous réconfortent quand on pense qu’on a plus rien il reste internet qui regorge du pire et du meilleur il reste les blagues il reste les pleurs quand parler c’est trop il reste les draps qui volent dans les grands jardins il reste les cabanes qu’on construit avec les pinces à linge cassées il reste les bars il reste les tiroirs oubliés qu’on a rempli de choses à ne pas oublier il reste les photos qui nous excusent pour ce qu’on a fait il reste les pâtes à la sauce tomate il reste Remèdes à la mélancolie d’Eva Bester il reste l’Espace insondable il reste Infidèle d’Evelynne Gallet il reste voir que celles qui comptent vont mieux il reste découvrir une nouvelle fougère il reste tatouer son corps il reste les gros jogging il reste le LSD il reste les couettes si lourdes qu’on ne se sent plus exister il reste tellement d’autres choses que parfois c’est comme si rien ne finissait sauf moi Heureusement qu’il reste les jeux, les crêpes, les copaines et la mer

Feuille après feuille

Ma forêt se délite

Corps écorc(h)é

Fleur de peau

Éclos

S’il te plaît

Bourgeonne sur mon ventre

Mes orteils

Mon front

Éclos

S’il te plait

Les rainures du parquet m’appellent

Copeaux fiévreux

Fondre en lattes

Devenir lit

Fleur de peau

Éclos

S’il te plait

Avant que je ne

Feuille après feuille

A fleur d’opaline

Posée sur la table négligemment

On la regarde comme un souvenir enfoui

Éclos

S’il te plait

Après que je


Piste cachée


Combien de temps que ton odeur n’a pas envahie cette pièce ?

10 minutes ?

10 ans ?

Une fin du monde ?

Tu as changé

Moi aussi

Es-tu toujours ?

Je ne te vois plus

Poussières de siècles dans mes iris

Bien vieillir ça n’existe pas

Tu disparais juste un peu plus

Moi aussi

Suis-je toujours ?


Pas grave

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